OPHÉLIE
Je vais pouvoir errer dans mon royaume. Passer devant des maisons sans lumière et sans vie entourées de terres en friches, où une femme épuisée attend désespérément que son fils ait l’âge de travailler la terre pour subvenir à leurs besoins. Je vais marcher en ville la nuit et aucune lumière ne m’éclairera, d’aucune taverne ne sortira le son joyeux d’une ivrognerie douce. Plus jamais aucun son pour moi sinon celui de lamentations. Celles des autres. Je suis trop accablée pour me lamenter. Je n’en ai pas le droit. Tout est ma faute.